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7 janvier 2010

Mum and Dad

Ce petit film anglais ( à l'image pourtant très belle ) sorti directement en dvd dans notre contrée, avait pas mal fait parler de lui lors de sa présentation en festival. Vendu comme un film très malsain, Mum and Dad est-il à la hauteur de sa réputation ? Oui et non.

Contant l'histoire de Léna, jeune immigrée polonaise en froid avec sa famille, le film la met vite en proie des-dits Mum and Dad du titre. Lena sera alors séquestrée et torturée par un couple de psychopates qui tentent de former une famille idéale en séquestrant de jeunes gens.

mum_and_dad

Les acteurs portent ce tout petit film (le plafond du budget était fixé, dès le départ, à 100 000 livres) à bout de bras. Les interprètes, en particulier le couple, étant parfaitement convaincant. En tentant de paraître normaux mais en perdant rapidement les pédales, il oscillent, dans l'esprit du spectateur, entre attachement et répulsion, en particulier pour le personnage de la mère. Du moins au début.

Car l'on comprend rapidement que Lena ne trouvera que difficilement un échappatoire. D'ailleurs les cadavres semblent s'empiler dangereusement dans le jardin proche de l'aéroport où est implanté la maison des tortionnaires.

mum_and_dad_2

La malsainité du film provient des nombreuses idées tordues du réalisateur/scénariste (Steven Sheil) qui mêle vie quotidienne et sexualité crue et déviante. Ainsi, la famille déjeune en regardant des films pornographiques, le père se masturbe dans un morceau de viande,etc... le tout créant un climat étouffant pour l'héroïne impuissante qui n'aura de cesse de vouloir se sortir de cet enfer.

L'héroïne subissant sans cesse des tortures (infligées par la mère) et baignant dans un environnement sexuellement explicite (le père force son fils adoptif à se masturber en regardant Lena par un trou dans le mur), la comparaison avec Salo ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini semble presque obligée.

Et c'est là que le bat blesse. Car si Pasolini s'interressait à ses personnages, c'était avant tout afin de livrer un message politique (image nihiliste de l'humanité par le prisme fasciste, critique de la société de consommation via le traffic des corps...), Steven Sheil vise simplement un film d'horreur efficace, posant la question de la complaisance dans l'horreur.

Mum_and_Dad_001

Le réalisateur la contourne quelque peu en usant beaucoup du hors champ (le maigre budget devant y être pour beaucoup), mais marque du coup moins les esprits que Salo qui semblait aller au bout de sa démarche. Car si Mum and Dad transgresse quelques tabous, l'on peut avoir l'impression qu'il aurait pu aller encore plus loin dans l'horreur pure, sans pour autant en montrer beaucoup plus. Le film, au final, ne se révèle pas si malsain que ça, au vu d'autres films à l'ambiance beaucoup plus sombre et poisseuse.

Néanmoins, de par ses personnages hors normes et de par son héroïne attachante qui semble condamnée d'avance, le film réussit à captiver, le spectateur se demandant ce que le scénariste a bien pu trouver pour la séquence d'après. D'un déroulement plus ou moins imprévisible, le film se révèle ainsi très efficace et tient en haleine jusqu'à son dénouement, faisant de ce film, au final, un très bon petit film d'horreur qui n'a finalement pas trop usurpé sa réputation, tant la réalisation suit, et ce malgré le faible budget. Une bonne surprise.

Note : entre 7,5/10 et 8/10

Article de Mouiou

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Commentaires
A
Il y a comme un air de ressemblance avec la séquence sitcom bien malsaine implantée au début de Tueurs-nés !
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