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20 mai 2010

The human centipede

The human centipede, ou, en français, le « mille-pattes humain », à un titre plutôt intriguant, il se doit de l’avouer. Ce long-métrage, écrit et réalisé par Tom Six part d’un postulat assez barré : un savant fou, ayant opéré dans la séparation de siamois décide de prendre sa profession à l’inverse et de créer un « mille-pattes » humain en cousant trois personnes entres elles. La bouche d’une personne étant reliée à l’anus de celle la précédant, dans le but de créer un seul tube digestif. C’est sur cette base, que l’on pourrait qualifier d’absurde, que se construit le film, faisant craindre au spectateur un long métrage ridicule et tiré par les cheveux.

human_centipede

Mais il n’en est rien. Car si l’on accepte l’idée des personnes cousues entre-elles (idée pas si folle que ça finalement car le réalisateur a demandé à de vrais chirurgiens comment il faudrait procéder, et si cela était possible), on risque d’être agréablement surpris.

En plus de posséder un script totalement inédit (même si certains éléments, dont le médecin nazi tentant des expériences contre nature, ont déjà été utilisés au préalable), le film possède une ambiance clinique et cruelle empêchant toute forme de second degré (du moins dans la seconde partie du film).

Si le début semble assez cliché (il semblerait que le réalisateur ait volontairement forcé le trait), la suite réserve son lot de surprises peu ragoûtantes. Mais nous n’en dirons rien, car l’imprévisibilité du métrage en fait toute sa saveur. Je pourrais seulement ajouter qu’il serait facile de penser qu’un film s’axant principalement autour d’un mille-pattes humains n’aurait que peu d’intérêt et se révélerait vite ennuyeux. Là encore, le réalisateur s’en sort brillamment, misant sur le côté humain et ouvrant plusieurs pistes narratives. La « bête » est bien au centre de l’œuvre, mais pas seulement. Le rendu total étant particulièrement dérangeant, et bizarrement assez réaliste, pouvant faire penser aux premières œuvres de David Cronenberg (dans l’hybridation, la monstruosité) ou au récent film grec Canines (dans le côté morbide, décalé).

Beaucoup risqueront de reprocher au film sa radicalité, son jusqu’au-boutisme, mais c’est là que se trouve le point fort du long-métrage, qui ne fait que peu de concessions (les seules concessions faites étant dues, semble-t-il aux restrictions de budget, ceci étant déjà désamorcé par la production d’un The human centipede 2).

humancentipedepic_03

A cela s’ajoute l’interprétation folle du savant fou (décidément, que de folie). Dieter Laser, un acteur allemand (au nom qui fait très pseudonyme d’acteur pornographique, il faut bien le reconnaître) crève littéralement l’écran dans sa composition d’un personnage torturé à l’extrême et complètement frappadingue (qui n’est pas sans rappeler quelquefois le Corbin Bernsen de la série des Dentistes, en un peu plus nuancé toutefois). Sans oublier ses victimes, convaincantes et générant leur lot de compassion (une scène en particulier peut renvoyer au Salo de Pasolini), participant au climat sulfureux du film.

En résumé, The human centipede est un film étrange, difficile, mais l’une des plus sincère et réussie proposition d’un cinéma de genre autre vues récemment. Une très bonne surprise !

Note : 8/10

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