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Projection

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18 septembre 2010

La meute

Premier long-métrage de Franck Richard, qui avait auparavant œuvré sur des plateaux télé et capté quelques concerts, La meute est une nouvelle tentative de film d’horreur à la française.

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L’histoire est celle de Charlotte qui, en prenant un auto-stoppeur, se retrouve dans un bar ou le pire l’attend. Nous n’en diront pas plus pour préserver la surprise des spectateurs, leur laissant ainsi découvrir ce qui compose la meute du titre.

L’histoire, somme toute classique, est portée par des interprètes plus ou moins convaincants, voire inattendus (Benjamin Biolay…) pour ce genre de production. Néanmoins, elle constitue un des point faibles du film, se révélant sympathique, mais déjà vue. Elle préserve cependant quelques surprises et ménage plusieurs moments plutôt drôles et bienvenus (les motards), même si certains trouveront que ces moments dénaturent le film et témoignent d’une recherche d’identité peu aboutie.

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La mise en scène se révèle sympathique, qui plus est pour une première réalisation, citant quelquefois Carpenter (notamment dans une scène d’assaut de cabanon). On peut cependant reprocher au film de ne pas réellement réussir à maintenir une tension pourtant vitale dans ce type de film. Les personnages sont peu être trop archétypaux pour que l’on puisse réellement s’y attacher et de nombreuses incohérences viennent gâcher l’ensemble. Même si l’on sent que Franck Richard cherche ses marques, ratant quelques séquences en privilégiant un montage un peu trop long, il se tire néanmoins honnêtement de ce premier exercice. On sent qu’il aime le genre et sa passion se fait communicative

En bref, rien de vraiment neuf dans nos contrées. Si certains réalisateurs utilisent le genre et le transcendent, le réalisateur livre ici un simple plaisir de consommation, ne cherchant jamais réellement à prendre de risque, à se démarquer de ses concitoyens. Cela se ressent plusieurs fois au long du métrage, mais fait de La meute un petit film sympathique. A découvrir le 29 septembre 2010 !

Note : 6/10

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18 septembre 2010

Reykjavik Whale Watching Massacre

Réalisé en 2009 par Julius Kemp, ce film se révèle être le premier film gore tourné en Islande.

Il conte l’histoire de plusieurs touristes embarqués sur un bateau, dans le but d’observer des baleines dans leur environnement naturel, qui vivront une nuit de cauchemar.

Prenant donc place dans un contexte historique (l’interdiction de la chasse à la baleine en Islande), le film montre rapidement son but : livrer un pur film de genre. C’est en cela qu’il a attiré mon intention, il faut bien l’avouer, mais c’est aussi en cela qu’il m’a déçu.

Le film présente un scénario classique rappelant très largement le Massacre à la tronçoneuse de Tobe Hooper, les tueurs étant d’anciens pêcheurs de baleine, reconvertis dans la chasse à l’humain, et plus spécialement aux étrangers. Le titre du film Islandais semblant d’ailleurs lui rendre hommage (le film d’Hooper s’appelant, en V.O. The Texas Chainsaw Massacre), ceci étant souligné par l’apparition de Gunnar Hansen (le Leatherface originel).

Là ou le film se démarque de son modèle, c’est qu’il présente de nombreuses scènes très graphiques et bien emballées face caméra (le point d’orgue semblant être l’harponnage d’un tourisme japonais). Ces scènes, souvent inventives, mettent en valeur des personnages que l’on prend généralement un malin plaisir à tous détester.

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En effet, que ce soit les héros où leurs assaillants, aucun personnage ne semble réellement mériter d’être sauvé (à une ou deux exceptions près), tous semblant s’assouvir dans la bêtise crasse. C’est aussi là l’un des principal défauts du film. Présentant des personnages archétypaux aux dialogues se résumant généralement à des insultes, le long métrage peine à nous rendre empathiques et nous laisse simples spectateurs d’un spectacle de massacre parfois génial, parfois exaspérant.

Si l’on peut reconnaître que tout le monde en prend pour son grade dans le film, l’on peut aussi remarquer qu’au final, tout cela semble bien gratuit. Le vœu de faire un film d’horreur pur semble empêcher le réalisateur et ses scénaristes de réellement tirer parti de ses personnages, si ce n’est pour les mettre dans des situations sans retour. En cela, le film perd de son impact, qu’il retrouve quelque peu dans les scènes violentes.

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Néanmoins, ne vous attendez pas aux meilleures scènes gores des derniers temps. Si elles sont en effet bien réalisées, elles n’en demeurent pas moins réduites par l’incapacité à s’attacher aux personnages. De plus, la plupart semblent avoir déjà été vues ailleurs.

En résumé, Reykjavik Whale Watching Massacre  se veut un pur film de genre, ce qu’il est. Mais il ne parvient pas (ne cherche pas) réellement à se démarquer de ses aînés, et en cela il ne reste qu’un honnête film d’horreur, plutôt efficace dans la violence graphique. A mater entre potes.   

Note : 6/10

18 septembre 2010

Proie

Lors du festival fantastique de Strasbourg, j’eus l’occasion de voir Proie d’Antoine Blossier, co-scénarisé par Erich Vogel et réalisé en 2009 pour un budget  avoisinant les deux millions d’euros. Je suis allé voir ce film sans réellement savoir de quoi il parlait et c’est la première fois que je sors énervé de la projection d’un long métrage.

Narrant l’histoire d’une famille partant à la chasse aux sangliers en forêt, après que ceux-ci aient projetés des biches contre un grillage électrifié, Proie inverse rapidement les rôles, les chasseurs devenant les chassés.

D’un canevas aussi classique, s’inspirant aussi bien du Razorback de Mulcahy que du Predator de Mc Tiernan, le réalisateur et son co-scénariste auraient pu tirer une très bonne série B, qui plus est entièrement française. La déception n’en sera que plus grande.

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En effet, le scénario offre de nombreuses bonnes idées, comme lorsqu’il force le héros à se cacher sous un sanglier mort et à l’éventrer pour masquer son odeur. Les nombreux codes du survival forestier sont respectés à la lettre, le groupe ne tardant pas à se détruire de l’intérieur, exacerbant les rancunes et autres rivalités, et l’on peut regretter que le long-métrage ne prenne pas plus de risques. Sans conter le côté écologiste du film, mal exploité (les créatures deviennent monstrueuses suite à l’usage d’un engrais chimique). Mais Proie avait tout pour devenir un honnête film de genre et ce malgré quelques grosses incohérences (vous mettriez le feu à un endroit sous lequel vous vous situez sans avoir au préalable préparé votre sortie ?).

Seulement voilà, l’approximation de la mise en scène, bien trop mobile et saccadée, nuit à la lisibilité de nombreuses scènes clés, forçant le spectateur à tenter de deviner ce qu’il se passe. A cela s’ajoute une photographie tantôt sublime, tantôt bien trop sombre pour que l’on puisse réellement voir quoi que ce soit. L’on pourra toujours penser que c’est le genre qui veut ça, mais cela ne devrait pas empêcher le film d’être compris. Ainsi, lorsque le héros éventre le sanglier sous lequel il se trouve, on ne voit pas le couteau, juste son portable (une des seule présence lumineuse) et l’on se demande vraiment ce qu’il fabrique.

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A cela s’ajoute une autre énorme déception : le casting du film. Présentant au générique des noms d’acteurs plutôt reconnus tels que Grégoire Colin, François Levantal ou Bérénice Bejo, le film semblait partir avec les bonnes cartes en mains. Las, l’interprétation hasardeuse empêche le spectateur de réellement s’identifier, le laissant toujours à l’extérieur d’une histoire qui se veut prenante (la caméra est toujours embarquée au plus près des personnnages).

Néanmoins, de rares belles scènes sauvent quelque peu le film, faisant se rendre compte de ce que le long métrage aurait pu/aurait dû être. La déception n’en est que plus grande et l’on se dit que l’on passe vraiment à côté d’un bon film. D’autant que le réalisateur tire habilement profit de son budget et que cela se voit à l’image.

Au final, Proie est un film que l’on souhaiterait aimer, et qui en donne des raisons, mais qui ne peut que nous laisser perplexe. La photographie, la réalisation et le jeu des acteurs sont encore trop changeant. Gageons que le prochain film du réalisateur, s’il voit le jour, risque fort de nous surprendre agréablement.

Note : 4/10

P.S. : A l ‘heure de l’écriture de cette critique, Proie ne bénéficie toujours pas de date de sortie officielle, même s’il commence à être projeté en festivals. Je vous conseille quand même son visionnage, ne serait-ce que pour vous faire une idée et pour soutenir un genre peu traité dans le cinéma fantastique français.

3 août 2010

A Serbian film

Le film d’horreur qui crée le plus le buzz en ce moment nous provient de Serbie. Le sobrement intitulé A Serbian film jouit d’une réputation de bobine jusqu’au-boutiste et choquante, qui lui valut le fait d’être projeté à guichets fermés lors de quelques festivals. Produit par le gouvernement serbe (ce qui se doit d’être précisé, tant cela semble paradoxal lors du visionnage) et réalisé par Srdjan Spasojevic le long métrage mérite-t-il sa réputation ?

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L’histoire suit l’itinéraire de Milos, ancienne star du porno qui se voit contacter dans le but de tourner dans un nouveau film. Il se voit proposer une somme faramineuse et s’engage sans avoir connaissance du script. Car Milo a une femme et un enfant et qu’ils auraient bien besoin d’argent. Bien entendu, le film en question coûtera bien plus à Milos que ce qu’il ne lui rapportera…

On a de nombreuses fois entendu dire que pour connaître l’état d’un pays, il fallait se tourner vers ses films d’horreurs. De ce point de vue, la Serbie va mal. Je ne vais pas m’attarder à l’évocation de la situation serbe, d’autant que je n’y connais rien, mais il faut reconnaître que le réalisateur semble avoir la hargne. En cela, il a réussi son pari, livrant une œuvre assez choquante. Mais A Serbian film n’en est pas réussi pour autant. Loin de là. Au contraire, cette volonté de repousser les limites de ce qui a été montré à l’écran en matière d’horreur dessert le film, rendant ridicules la plupart des scènes, soulignées par une mise en scène trop démonstrative. A cela s’ajoute une construction scénaristique laborieuse. Le film ménage ses effets sanguinolents pour la dernière partie, sans pour autant réussir à faire monter la pression progressivement. Ceci rend la première partie assez ennuyeuse. Puis quand la violence arrive, le tout nous est montré sous forme de flash back, rendant le tout plutôt flou.

Le constat n’est déjà pas brillant, mais force est de constater que les personnages sont tous plus ou moins caricaturaux, principalement le réalisateur et que les dialogues sont plutôt insipides. Les motivations du « méchant » font rapidement penser à Martyrs de Pascal Augier, sans réussir à atteindre la finesse ni l’efficacité de son traitement. Qui plus est, la métaphore du film est assenée de manière grossière, peu travaillée. En gros, le contexte malsain nous pousse à des actes que nous ne nous pensions pas capables d’exécuter, quitte à blesser notre propre famille, nos proches, dans le but de nous en sortir.

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Seulement voilà. Le film va au bout de son sujet et atteint son paroxysme quand la famille est justement réunie dans des circonstances pour le moins sordide. Un rebondissement certes prévisible mais qui ose s’aventurer assez loin (à tel  point qu’on envisage la possibilité puis qu’on la rejette, se disant que les scénaristes n’auront pas osé). Si cette scène en dégoûtera certains, que d’autres la trouveront stupides, ou que certains apprécieront l’ironie cruelle et malsaine, force est de constater qu’elle ne laissera sûrement personne indifférent. Elle marquera ses protagonistes à jamais et définira leur avenir. Et c’est dans la suite de ces événements que la réalisation se fait enfin maître de son projet. En montrant la famille muette et prostrée dans quelques scènes, elle crée enfin l’émotion qui manquait jusqu’alors. Et le dernier retournement de situation, bien qu’absurde, ne saura ternir ce « moment de grâce ». Une petite consolation qui ne sauvera peut être pas le film mais qui laisseras néanmoins un souvenir au spectateur, le poursuivant encore après son visionnage. 

Note : 4/10 

20 mai 2010

The human centipede

The human centipede, ou, en français, le « mille-pattes humain », à un titre plutôt intriguant, il se doit de l’avouer. Ce long-métrage, écrit et réalisé par Tom Six part d’un postulat assez barré : un savant fou, ayant opéré dans la séparation de siamois décide de prendre sa profession à l’inverse et de créer un « mille-pattes » humain en cousant trois personnes entres elles. La bouche d’une personne étant reliée à l’anus de celle la précédant, dans le but de créer un seul tube digestif. C’est sur cette base, que l’on pourrait qualifier d’absurde, que se construit le film, faisant craindre au spectateur un long métrage ridicule et tiré par les cheveux.

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Mais il n’en est rien. Car si l’on accepte l’idée des personnes cousues entre-elles (idée pas si folle que ça finalement car le réalisateur a demandé à de vrais chirurgiens comment il faudrait procéder, et si cela était possible), on risque d’être agréablement surpris.

En plus de posséder un script totalement inédit (même si certains éléments, dont le médecin nazi tentant des expériences contre nature, ont déjà été utilisés au préalable), le film possède une ambiance clinique et cruelle empêchant toute forme de second degré (du moins dans la seconde partie du film).

Si le début semble assez cliché (il semblerait que le réalisateur ait volontairement forcé le trait), la suite réserve son lot de surprises peu ragoûtantes. Mais nous n’en dirons rien, car l’imprévisibilité du métrage en fait toute sa saveur. Je pourrais seulement ajouter qu’il serait facile de penser qu’un film s’axant principalement autour d’un mille-pattes humains n’aurait que peu d’intérêt et se révélerait vite ennuyeux. Là encore, le réalisateur s’en sort brillamment, misant sur le côté humain et ouvrant plusieurs pistes narratives. La « bête » est bien au centre de l’œuvre, mais pas seulement. Le rendu total étant particulièrement dérangeant, et bizarrement assez réaliste, pouvant faire penser aux premières œuvres de David Cronenberg (dans l’hybridation, la monstruosité) ou au récent film grec Canines (dans le côté morbide, décalé).

Beaucoup risqueront de reprocher au film sa radicalité, son jusqu’au-boutisme, mais c’est là que se trouve le point fort du long-métrage, qui ne fait que peu de concessions (les seules concessions faites étant dues, semble-t-il aux restrictions de budget, ceci étant déjà désamorcé par la production d’un The human centipede 2).

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A cela s’ajoute l’interprétation folle du savant fou (décidément, que de folie). Dieter Laser, un acteur allemand (au nom qui fait très pseudonyme d’acteur pornographique, il faut bien le reconnaître) crève littéralement l’écran dans sa composition d’un personnage torturé à l’extrême et complètement frappadingue (qui n’est pas sans rappeler quelquefois le Corbin Bernsen de la série des Dentistes, en un peu plus nuancé toutefois). Sans oublier ses victimes, convaincantes et générant leur lot de compassion (une scène en particulier peut renvoyer au Salo de Pasolini), participant au climat sulfureux du film.

En résumé, The human centipede est un film étrange, difficile, mais l’une des plus sincère et réussie proposition d’un cinéma de genre autre vues récemment. Une très bonne surprise !

Note : 8/10

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19 mai 2010

The collector

Scénariste de la trilogie Feast (réalisée par John Gulager) et de Saw 4, 5, 6 et prochainement 7 (en 3D, j’espère que c’est une blague, sauf si Jigsaw s’en prend à ces saloperies de bestioles bleues sur leurs raptors volants), Marcus Dunstan se lance dans la réalisation avec The Collector, d’ores et déjà annoncé en sortie DVD le 21 juillet.

Et l’on peut dire que le bonhomme sait tenir une caméra, tant son film s’offre des envolées à la panic room à travers quelques plans (en nettement plus fauché et moins novateur quand même), tout en contant le calvaire d’un voleur tentant de tirer une famille des griefs d’un tueur psychopathe qui a mis de pièges partout dans la maison.

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Des gens bloqués dans une pièce, entourés de pièges plus tordus les uns que les autres, cela ne vous rappèle rien ? On peut dire que le réalisateur a su retenir la leçon suite à son travail sur la franchise du tueur au puzzle (Saw pour ceux qui auraient du mal à suivre), prévoyant quelques éclairs de violence tout en sachant ménager son suspense jusqu’à la fin. Fin qui, bien entendu, se voudra assez ouverte de manière à créer une franchise (The Collector 2 est déjà annoncé…).

Mais alors, que penser de ce film ? Et bien, en soi, The Collector constitue un honnête divertissement, à la réalisation et à la photographie soignée, qui tiendra le fan en haleine jusqu’à la fin. Si le film a un peu de mal à démarrer, la brutalité de l’affrontement entre le voleur et le collectionneur psychopathe du titre, à coups de berger allemand en feu et de fusil à pompe à de quoi réveiller.

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Si le récit se perd quelque peu en chemin, le scénariste tentant n’importe quoi pour faire se promener son héros dans une maison truffée de pièges et pour apporter de nouvelles victimes, l’attention est donc pleinement attirée vers la fin du métrage. Un peu tard pour démarrer, soit, mais il faut avouer que le début est néanmoins plutôt honnête. La présentation du personnage principal est plutôt bien pensée et on s’attache à lui et ses motivations en quelques minutes à peine. Et cela est important, dans la mesure où il tient quasiment le film sur ses épaule, dans la mesure où il est présent dans la plupart des scènes.

Plus réussi selon moi que The toolbox murders, qui se situe dans un registre proche, The Collector s’avère au final une bonne surprise, surtout pour une première réalisation. Et s’il ne constitue pas la pépite attendue fiévreusement par les fans de survival, le film reste un long métrage honnête qui sait tirer partie de son budget assez limité tout en en mettant plein la vue. Bien sûr, cela aurait pu se faire de manière plus fine et crédible, mais l’ensemble reste très efficace. Pour les fans…

Note : 6,5/10

18 mai 2010

Shuttle

Petit film d’horreur sorti directement en dvd, Shuttle mérite cependant une attention toute particulière tant il fait partie du haut du panier des DTV sortis récemment. Réalisé par un certain Edward Anderson, dont Shuttle semble être la première réalisation, le film suit le calvaire de deux amies qui, à peine rentrées de vacances, ont le malheur d’embarquer dans la mauvaise navette. Qui les conduira en enfer.

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Commençant comme un modeste torture porn, le film semble alors s’embarquer vers le film policier par le biais du conducteur qui séquestre ses otages dans un but qui déviera peu à peu jusqu’à la fin du film, glaçante. 

Mélangeant avec un certains plaisirs de nombreux genres, Shuttle fait partie de ces œuvres qui, sous leur humilité et leurs faibles moyens, apportent néanmoins un peu de sang neuf au genre. Porté par des interprètes plutôt crédibles, le film maintient un suspens ininterrompu grâce à des rebondissements inattendus soulignés par une mise en scène efficace, malheureusement gâchée par moments, la faute à un éclairage parfois trop sombre (rajoutant néanmoins de la crédibilité au récit). Le réalisateur préférant nettement le hors champ au gore trop visuel, ceci étant peut-être dû au faible budget du film, l’ambiance créée n’en est que plus étrange, au risque de dérouter le spectateur.

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Mais cela semble voulu, tant le récit n’en finit plus de dévier jusqu’à l’aveu final, plutôt bien vu et légitimant tout le long métrage. Cela risque fort de dépayser le spectateur, voire parfois de l’ennuyer, tant il ne sait plus trop ce qu’il est en train de regarder, le réalisateur prenant par ailleurs tout son temps pour instaurer son histoire…

En plus de l’éclairage vacillant, quelques défauts d’interprétations (dont l’un des méchants, en roue libre, mais heureusement vite expédié ad patres) viennent entacher le mérite d’une œuvre qui comporte également certaines longueurs. A cela s ‘ajoutent des personnages pas forcément très malins et enclins aux clichés (mais bon sang, achever un ennemi est-il si dur ?).

Néanmoins, cela est racheté par un script intriguant, sachant ménager ses effets et tentant d’être original, quitte à prendre des risques. A l’heure ou de nombreux films se basent sur des acquis sans apporter quoi que ce soit, sans une once d’originalité, une telle tentative s’annonce plutôt salvatrice. Ajoutez à cela un personnage de méchant plus ou moins nuancé et vous obtiendrez une expérience qui, bien qu’imparfaite, se révélera fortement concluante, faisant presque regretter que le film ne soit pas sorti en salles.

Note : 7/10    

18 mai 2010

Dread

Nouvelle production signée Clive Barker via sa boîte de production, après Midnight meat train et Books of blood, voici un nouveau segment directement inspiré d’une de ses nouvelles tirée de son anthologie Les livres de sang. Néanmoins, le film s’éloigne de la veine horrifico-cuir générée par Barker pour s’orienter vers une autre vision de l’horreur.

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Alors, Dread, de quoi ça parle ? D’une coupe de cheveux tellement horrible qu’elle suffirait à faire de se film un chef d’œuvre horrifique ?

De cela il n’est point question ici. Car en anglais, « Dread » signifie « redouter ». Et c’est bien de peur dont il sera question ici.

L’histoire se base sur plusieurs personnages principaux, tous plus ou moins traumatisés, qui, sous prétexte d’une thèse, décideront d’expérimenter la peur sous des formes diverses et variées.

Dread semble d’ores et déjà s’ériger sous le signe de la peur psychologique. Mais pas seulement.

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Le réalisateur installe tous d’abord ses personnages, de manière simple et efficace, leurs fêlures se révélant peu à peu aux spectateurs, leur donnant une humanité et une crédibilité bienvenue, permettant un attachement quasi sensoriel. En suivant ses nombreux protagonistes, le film pourrait se perdre, mais il n’en est rien. Le récit est maîtrisé du début à la fin et ira jusqu’au bout (sanglant) de son concept, en faisant peu à peu monter la pression. A ce titre, n’attendez pas des déversements sanglants toutes les secondes, bien que le film comporte quelques séquences violentes bien senties. Car si le revirement final est attendu et convenu, gâchant quelque peu la qualité majeure du film (résidant dans sa capacité à être imprévisible), nul ne pourra nier qu’il ne fait que suivre une logique implacable peu à peu mise en place.

La réalisation est elle aussi à l’avenant, le réalisateur minimisant les effets, collant au plus près des protagonistes et de leurs cicatrices, tout en sachant se faire inventif (voir la scène où la caméra semble fixée à la hache pénétrant dans les parents d’un des protagoniste principal).

Malgré un revirement final prévisible, Dread se révèle être un film d’horreur très efficace, dilatant une ambiance de plus en plus délétère pour ses personnages attachants et allant au bout de son concept. Un film très efficace constituant une bonne surprise, malheureusement encore inédite en France (du moins pour l’instant). A découvrir !

Note : 7,5/10 

18 mai 2010

Snarveien

Snarveien, un inédit norvégien qui sera peut-être présenté à Gerardmer sous le titre français « détour », est un petit survival sur fond de snuff movie.

L’histoire raconte le périple d’un jeune couple, parti pour se rendre au mariage d’un de leur ami. En chemin, ils devront faire un détour car la route principale à été barrée.

C’est donc sur un postulat classique que s’ouvre Snarveien. Et la suite du film d’être tout aussi conventionnelle.

Pourtant, tout semblait bien commencer avec un générique intriguant présentant une femme attachée à une chaise et torturée à l’aide d’un couteau, sous l’œil invisible d’une caméra. Souffrant peut-être d’un montage trop cut pour être honnête, la scène avait néanmoins pour mérite de faire monter la pression et de susciter de la curiosité auprès du spectateur (qui est cette fille, pourquoi la torture-t-on, quel est le lien avec la discussion internet suivie en parallèle ?). Las, aucune de ses questions ne trouvera réellement de réponse dans la suite du métrage.

Et c’est là tout le problème de Snarveien, le réalisateur préférant s’attarder sur ses deux personnages principaux, au lieu d’exploiter les nombreuses pistes, pourtant intéressantes, qu’il dessine à peine. Si l’on comprend rapidement qu’il s’agit d’un trafic de snuff movie directement diffusé sur Internet, nous n’en saurons pas plus. Les nombreuses pistes présentées au spectateur ne trouveront qu’un développement mineur, limite bâclé.

Ainsi, l’utilisation de caméras à vision nocturne, sensée montrer la surveillance des tueurs, n’est utilisée que platement, là ou elle aurait pu permettre à l’intrigue de prendre un aspect paranoïaque bienvenu. De même, les différents rebondissements ont été tellement vus ailleurs qu’ils ne sont même plus inutiles, juste ultra-prévisibles.

Le réalisateur, un comble pour un film traitant de snuff movie, ne montre que très peu de mort au cours de son long-métrage, et laisse s’estomper la tension, au point que le spectateur ne s’inquiète plus du tout pour les personnages principaux. Qui par ailleurs ne font pas réellement preuve de leur intelligence (vous fractureriez une station service si vous aviez crevé un pneu, vous ?). Mais qu’est-ce qui empêche donc d’achever un ennemi pourtant mis au sol ?

Le peu de violence graphique offert au spectateur survient bien trop tard, et de manière trop modérée pour réellement satisfaire les fans de survival. Trop peu, trop tard.

Sans réussir à maintenir la pression et donc à intéresser un temps soit peu le spectateur, Severin Eskeland (le réalisateur et scénariste) nous offre un spectacle peu intéressant, se reposant beaucoup trop sur de vieilles recettes éculées sans jamais parvenir à les surpasser, voire sans jamais le vouloir et ne tirant jamais parti des quelques idées intéressantes disséminées par-ci par-là. En d’autres termes, Snarveien n’est qu’un survival mineur de plus. Dans le genre, préférez Motel, réalisé par Nimrod Antal qui, sur un scénario semblable, et qui, malgré une fin baclée, maintenait le spectateur en haleine tout du long à l’aide de rebondissements savamment orchestrés et d’une réalisation à l’avenant.

14 avril 2010

Dog Pound

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Réalisé par Kim Chapiron, réalisateur en 2005 du film Sheitan et co-créateur (avec Romain Gavras) du collectif Kourtrajmé (ayant abouti sur la création de nombreux courts métrages et clips musicaux), Présentant trois jeunes tour à tour, un fondu au noir apprenant à chaque fois leurs prénoms et la raison de leur incarcération au sein d’une maison de redressement, Dog Pound s’annonce dès le générique comme un film de genre en milieu carcéral. Et le film de répondre à la nombreuse liste d’attente ( affrontements entre gangs et matons, passage de drogue, scènes de parloirs, viol…). Mais là où Dog Pound se démarque des autres films traitant de sujets proches, c’est qu’il ne se satisfait pas d’un simple emplissement du cahier des charges. En plus d’une écriture intelligente (et pourtant le script fut réécrit en une soirée après le désistement de l’acteur principal, et ce la veille du tournage), la vraie force réside dans l’interprétation. Mû par une envie de coller à la réalité, le réalisateur à utilisé en grande majorité des jeunes réellement issus de prisons, leur laissant une marge non négligeable d’improvisation. Porté par le jeune Adam Butcher (d’ores et déjà réquisitionné par Steven Spielberg pour sa nouvelle série télévisée) qui livre une prestation étonnante d’intensité et de réalisme, livrant sans doute une grande part de lui-même (lors du tournage, Adam fut arrêté deux fois par la police pour actes de violence).

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Si Sheitan détonnait du reste de la production cinématographique française de par un humour trash et débridé, et de par une réalisation en roue libre, Dog Pound, tourné en quatre mois aux Etats-Unis, est beaucoup plus classique et léché dans sa forme. La lisibilité des scènes ajoute crédibilité et force à un récit poignant et brutal dévoilé sans aucunes concessions.

En résumé, Dog Pound, sous ses airs de film de genre, se révèle beaucoup plus réfléchi (le scénario ayant été enrichi de l’histoire vécue par les acteurs) et prenant que ce que l’on pourrait penser de prime abord. Avis aux amateurs. Et aux autres…

Sortie en salles le 23 juin 2010

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